jeudi 29 décembre 2011

- Caresse de la Nuit -


J'écoute le silence.
Les faibles éclaircies de la lune dessinent les ombres à travers la petite fenêtre, tandis que je demeure allongée, la tête enfouie dans les draps.
A côté de moi, sous la lumière argentée, les courbes se révèlent et mon coeur tremblote au fond de ma poitrine, ému du spectacle qui s'offre à lui.
Le torse, aux larges épaules rassurantes, se soulève doucement, d'un rythme régulier, pendant que sa respiration s'élève non loin de moi, lançant quelques gorgées d'air chaud sur mon nez. La peau est blanche, un parfum sucré l'embaume toujours. Je m'en suis ennivrée toute la soirée et voici que la nuit m'en donne encore tout le loisir. Après les effluves encore tièdes, je me délecte des lignes tendues du cou, qui soutient un visage aimé.
Le menton, penché sur le côté, s'ouvre sur une bouche aux lèvres généreuses, fermées sur un doux sourire, celui d'un homme apaisé. Cette bouche qui m'a offert tant de paroles de lumières et dont l'écho me poursuit encore. Le nez, droit, remonte jusqu'aux sourcils noirs qui surmontent des paupières closes, où je devine des rêves aoutés des danses de nos deux corps enlacés. Les paumettes ressortent de joues recouvertes d'une barbe encore jeune, que j'adore peloter malgré ses fausses protestations, finissant de tracer les contours d'une figure malicieuse et pleine de bonté, coiffée de cheveux courts et bruns.
Le corps repose, endormi, sur un matelat accolé au mien, étendu de tout son long, nu sous la caresse de mes yeux. Le sommeil m'a privée des siens, de ce regard châtain qui me transcende et qui pétille, alors que ses pupilles se dilatent à ma vue.
Je prolonge mon exploration visuelle en reprenant le fil de son abdomen, pour découvrir sur son nombril, sillonné d'une raie de poils doux, sur lequel mes doigts aiment s'attarder et pianoter dessus quelques esquisses de notes tendres ou érotiques selon l'humeur. Son tronc se termine sur des hanches marquées par le glabe de ses fémurs, là où, dissimulé au milieu d'un nuage ténébreux, se trouve son sexe abandonné à un répit mérité. J'achève ma dévorante contemplation sur ses jambes duveteuses que j'ai entrecroisé avec les miennes pour profiter de la suave sensation de leur contact. Je frôle ses pieds que je sens de nouveau froids, je me décide alors, à regrets, à remonter délicatement la couverture jusqu'à ses genoux.
Prisonnier de son sommeil, il se débat pourtant et se tourne face à moi, m'offrant la naissance de ses fesses rondes, l'arqué de ses reins, encore ses épaules réconfortantes...
Je me glisse contre lui, passe un de ses bras au dessus de moi, il murmure tout à coup des mots inaudibles et me serre. Comme par instinct, nos deux corps trouvent leur place chez l'autre, s'enlaçant tels une seule et même personne à deux têtes. Nous échangeons notre chaleur, des soupirs, un baiser assoupi, et la torpeur, après l'amour, finit par nous emporter...

mercredi 14 décembre 2011

- Au commencement... -


Cadeau qu'une amie m'a offert pour mes 19 ans. Sublime, encore merci =)






C'était le matin et l'astre solaire apportait tout juste ses couleurs au monde: le ciel et les nuages pouvaient enfin se vêtir de couleurs pastelles délicates. Ces dernières se sont unies pour former un dégradé de couleurs douces allant du jaune-orangé au violet. Puis, dans la lumière naissante, le ciel a attisé sa flamme. Des éclats de couleurs vives se sont posés à la cime des nuages afin d'incendier le ciel... et d'allumer le regard d'un Lion Blanc, couché sous un arbre immense.
Le feu dans le ciel.
Le signal. 
La force contenue par la grâce, la crinière rutilante dans l'aube, il se lève et marche vers le soleil. Mais quelque chose dans sa démarche a changé. Rares sont ceux qui  auraient pu voir la subtile différence entre son allure du jour et celle d'autrefois. Même moi je l'ai bien difficilement distinguée d'ailleurs. Je pense qu'elle se ressent plus qu'elle ne se voit, finalement. Mais, lui, il sait ce qu'implique cette imperceptible métamorphose. 
Et il marche. 
Oui, il marche encore et encore sur des kilomètres de terres et de forêts. Bien décidé à ne pas perdre de temps, il ne mange ni ne boit du lever au coucher du soleil. Et au crépuscule du jour il s'allonge sous un grand arbre. Son visage noble est tourné vers l'endroit ou se lèvera le soleil il attend. Une silhouette blanche dans le calme de l'obscurité. 
Les étoiles offrent leur reflet à sa robe scintillante. On aurait pu croire qu'il se baignait chaque nuit dans leur lueur protectrice. Et c'était peut être le cas. 
De toute la nuit il n'a pas fermé les yeux. Au matin, lorsque le ciel s'enflamme de nouveau, il se lève, et il marche. Encore. Et au soir il s'allonge une fois de plus sous un arbre, prés de la mer. Il repart au matin dans la lueur d'un ciel enflammé. Mais, en ce troisième jour il s'enfonce dans les eaux de la mer, et il nage. Oui, il nage. 
Malgré son ventre vide. Malgré son manque de sommeil. Malgré les kilomètres déjà parcourus la veille et ceux qu'il devra franchir : il nage, toujours aussi impassible et puissant. Et lorsqu'enfin il atteint la terre, de l'autre coté du monde, il se dresse fièrement. Ses pattes blanches marquent le sable comme des notes de musique sur une partition. Ses muscles roulent sous sa peau humide. Il avance avec tant d'assurance que, dans cette dernière ligne droite, nul ne se serait placé sur son chemin. 
Mais, voyant le soleil incliner sa course, le Lion Blanc accélère le pas.  
Une patte devant l'autre sa marche devient subitement course. Sa crinière de diamant saisit les notes du vent et les fait s'envoler. Son dos s'allonge et se déploie dans un rythme cadencé par sa force et sa détermination.  Jamais il n'a été aussi vite. 
Il croise des Hommes qui ne le remarquent pas, invisible qu'il est lorsqu'il court comme une comète. Et soudain, il stoppe sa course. 
La nuit est presque palpable, mais il est encore temps. Le voici qui pénètre dans un bâtiment des Hommes sans se faire remarquer: car il sait se rendre invisible, même lorsqu'il ne court pas. Il avance désormais plus lentement qu'il n'a jamais été depuis les trois derniers jours, comme si chaque pas exécuté maintenant était investi d'une symbolique sacrée. Son cœur bat lentement et puissamment. Son poitrail s'écarte largement mais son souffle reste inaudible. 
Il n'a pas peur de "l'inconnu qui attend tout être vivant"... 
Il se redresse fièrement et son regard fixe quelque chose contre le mur de la pièce où il se trouve ; il s'approche de cet objet. 
Ce berceau. 
Son destin.
Lentement et sans faire plus de bruit qu'un clignement de paupière, il pose une patte puis l'autre sur le rebord des parois transparentes du berceau. Mais, aussi immense que ce Lion puisse être, elles ne ploient pas. 
Sa pupille de félin s'agrandie, ses yeux prennent la teinte de l'or le plus profond :
Trois jours que le ciel s'était paré d'un habit de couleur pour le prévenir de l'événement...
Trois jours qu'il voyageait.
Trois jours que l'enfant était né et qu'il attendait de pouvoir le contempler. 
Et le voilà qui observe enfin de près l'être qui lui a fait parcourir tout ce chemin. La magie qui pétille dans son regard dût inciter le tout petit enfant à sortir de son calme sommeil : il ouvre ses yeux d'un bleu sombre...et leurs regards se mêlent avec sérénité. 
... Le Lion se pencha un peu plus jusqu'à ce que son souffle atteigne le nouveau né. Il étira alors l'une de ses pattes avant vers la main de l'enfant qui se tendait vers lui. Les doigts du bébé frôlèrent la fourrure de soie du Lion Blanc. S’en écartèrent l'espace d'un instant pour revenir s'en saisir pleinement. La fourrure du Lion se mit alors à briller comme si elle restituait toute la lumière des étoiles emmagasinée durant les deux dernières nuits. 

"Tu nais et je pars, enfant du feu du ciel. Mais je reste avec toi pour toujours" tonna une voix étrange et douce. 

Et alors que le félin devenait lumière, la petite main de l'enfant qui se raccrochait encore à cette fourrure immatérielle prit une teinte d'un blanc nacré.  Elle brillait de plus en plus dans l'obscurité de la pièce alors que la lueur du Lion, quant à elle, s'estompait.  Le félin souriait en regardant l'enfant. Et l'enfant souriait devant cette forme brumeuse qui s'étalait maintenant au dessus de lui,  comme un nuage qui se disloque.
L'enfant aux yeux pétillants tendit sa main vers le plafond de la pièce. Vers la brume qui s'estompait alors que le soleil venait de disparaitre sur terre. Sa petite main et son poignet brillaient encore d'une lueur puissante et magique. Et sur ce petit bras, tendu vers le Lion Blanc désormais invisible, un bracelet indiquait un nom de sept lettres: 
"Laurine"...

***
"La force contenue par la grâce, la crinière rutilante dans l'aube, il se lève et marche vers le soleil. Mais quelque chose dans sa démarche a changé. Rares sont ceux qui  auraient pu voir la subtile différence entre son allure du jour et celle d'autrefois. Même moi je l'ai bien difficilement distinguée d'ailleurs. Je pense qu'elle se ressent plus qu'elle ne se voit, finalement. Mais, lui, il sait ce qu'implique cette imperceptible métamorphose."

Quelque part dans la nuit une enfant vient de recevoir le don d'un Lion. Quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise ou veuille, ses pas seront menés par la même force de volonté qui a animé le félin dans ses dernières heures de vie terrestre. 
Il lui a conféré son assurance qui est à la fois comme une bénédiction et un fardeau.  Il lui a transmis une part de ce masque de plénitude qu'il portait toujours, malgré les difficultés ou la douleur. Il lui a offert de comprendre la musique du vent et la lueur des étoiles. 
Et surtout, il lui a donné un nom: 
Patte Blanche. 

mardi 13 décembre 2011

- Lettre de la Princesse au Dragon 5 -




Mon cher Dragon,

Oh que je suis heureuse ! Je désespérais de recevoir de tes nouvelles, à vrai dire, je n'y croyais presque plus, je pensais que tu m'avais oubliée au milieu d'affaires plus importantes à suivre.
Oui, c'est vrai, je vois mal qui pourrait attenter à ta vie, chasseurs ou chevaliers, ce ne sont que de piètres humains, finalement. Ainsi, te voilà au royaume des elfes ! Vu qu'il ne figure sur aucune carte du mien, je comprends mieux pourquoi je ne pouvais te contacter en esprit, mais je suis d'autant plus impressionnée par Vif-d'Or, il était extrêmement fatigué à son retour, il sera amplement récompensé pour ce qu'il a fait, c'est certain !
Oui, j'ai visité quelques uns de tes rêves, Dragon, tu ne m'en veux pas j'espère... Ah ? Tu m'aurais donné l'autorisation sans vraiment t'en rendre compte ? C'est possible ça, surtout pour un Dragon ? Je ne sais pas si je dois me sentir complimentée ou gênée, peut-être les deux à la fois. Enfin, cela n'enlève rien au plaisir que j'ai eu à les découvrir, ces rêves, malgré le fait qu'ils n'aient pas tous été calmes et lumineux, cependant, j'ai conscience que par cela, j'ai eu accès à un certain nombre de choses qu'un simple mortel n'aurait pas dû savoir...
Il ne faut pas m'en vouloir, cher Dragon, mais je tiens à préciser que je n'ai rien fouillé, ces vérités sont venues à moi sans que je ne demande quoi que ce soit, je peux te le promettre ! Tu as toutefois raison, même un Dragon ne peut se dresser contre le Destin. Aujourd'hui, je doute de son existence, à ce fameux destin. Vois-tu, je viens de rejeter la proposition en mariage du prince charmant dont je t'avais parlé la dernière fois, je pense qu'avec ta grande mémoire, tu dois te souvenir à qui je fais allusion.
"C'est le destin des princesses dans votre monde que d'épouser les princes charmants, de vivre heureux et d'avoir beaucoup d'enfants. "
Il y a quelques temps, j'aurais été d'accord avec toi, quelle princesse ne rêve pas de rencontrer le prince charmant qui aurait été fait pour elle, qui tomberait amoureux d'elle à la fois pour son physique et son esprit, et lui fasse de beaux enfants qu'elle pourrait élever dans la sérénité d'un palais grandiose tandis qu'elle gouvernerait un royaume à ses côtés...
Aujourd'hui, cette idée me révulse.
Je ne supporte plus l'idée qu'un chemin ait été tracé contre ma volonté, je ne supporte plus le fait d'avoir été élevée dans ce but, je ne suis pas une machine à faire des bébés, et où est-ce écrit que seul un prince charmant peut satisfaire une princesse ? Pourquoi ne pourrais-je pas voyager, me battre, rêver, et aimer... quelqu'un de différent, quelqu'un qui ne serait même pas de ma race ?
Pourquoi ne puis-je pas suivre ma propre voie ? Elle est ailleurs que dans cette tour à attendre un homme qui me ferait la cour, j'en suis certaine à présent.
Vraiment, tu es sincère lorsque tu dis que tu crois en moi ? Est-ce vrai, que tu promets d'être là si jamais je sortais de cette horrible tour ?
Oui, cette horrible tour... Je ne peux plus aller à la fenêtre sans avoir envie de pleurer tant l'appel du dehors se fait de plus en plus impérieux en moi. Je me moque de ce que désire mon père désormais. Je souhaite vivre par moi-même. Tant pis pour mes privilèges, mon confort ou tout autre trésor que d'autres filles m'envient. Je leur laisse ma place sans hésiter.
Alors, me diras-tu, tout ceci ne sont que de beaux mots, cela manque d'actes, et tu n'es pas en tort en relevant ce petit détail !
Non, en effet, ces princes charmants ne me distraient plus... Je n'ai que faire de leurs beaux discours, ils sont redondants, je pourrais finir leur phrase en avance tant ils se répètent tous. Je n'ai que faire de leurs habits richement brodés, de la grâce qu'ils tentent de donner à leurs mouvements ou à leur voix. Ils sont vides. Ils ne pensent qu'à aller se faire rôtir la cervelle par des gobelins plus malins qu'eux ou encore d'aller défier des ogres qui n'ont pas demandé à être dérangés dans leur marais. Comment pourrais-je accepter d'être l'épouse de l'un d'eux ?
Pour ce qui est de ta promesse d'être à mes côtés, cher Dragon, je veux te croire. Et je le peux, face à... face à ce que j'ai vu, dans tes rêves.
Oh, je t'en prie, ne m'en veux pas d'avoir été spectatrice de choses passées...
Mais si je t'avoue ce que j'ai vu, peut-être verras-tu mon honnêteté et mon désir de ne pas te froisser en quoi que ce soit. Après les paysages, les pleuplades de mondes dont j'ignore les noms, des éclats de rire dispercés dans ta mémoire, j'ai croisé cet amour perdu.
Cet amour que tu as porté pour quelqu'un de ma race, mais à qui tu n'as pu le lui avouer de peur de ne pas être accepté ou même compris... Mais, cela ne n'a pas retenu mon attention très longtemps... Car, au creux d'un de ces rêves secrets, j'ai pu effleurer un autre amour, qui, je pense, est destiné à une toute autre personne... Pourtant je n'ose en explorer trop les frontières, ce rêve t'appartient, je ne peux pas ... aller plus loin.
Néanmoins, c'est ce songe qui me donne aujourd'hui l'assurance que je ne serais pas seule si jamais je sortais de cette tour, que, peut-être, quelqu'un m'attend de l'autre côté.
Te rencontrer en vrai, je ne sais pas si je pourrais être un jour prête pour cela ! Tu seras bientôt de retour ? Je pourrais donc converser avec toi mentalement à nouveau. Je... J'hésite.
Je crois que je préfère te savoir tout proche de moi pour sortir, je ne veux pas me retrouver seule face à ce monde qu'on dit dangereux et pervers. Dis-moi quand tu seras près de chez moi et j'essayerais de sortir. C'est promis, croix de bois croix de fer si je mens je me transforme en vipère !
Aussi, mon cher Dragon, dis-moi plus pourquoi... pourquoi ma vie si insignifiante te touche, pourquoi... pourquoi ce rêve que j'ai caressé en toi m'était destiné. J'en ai besoin. J'ai besoin d'être réconfortée avant la terrible épreuve que je vais subir afin de me libérer de cette tour.

Bisous très doux,

Princesse.

PS : Je te souhaite un bon vol ;) c'est même la formule que l'on emploie chez les humains qui utilisent les machines que tu as pu apercevoir il y a peu dans le ciel. Mais pour l'instant, les gobelins, qui se débrouillent plus à ça, préfèrent lancer : "Pleine puissance, monsieur Soulou !" Encore un mystère gobelin qui court dans la nature... !

PSS : Je n'ai vu d'elfes que dans les livres... Mais je sais qu'ils ont beaucoup de familles différentes ! On peut parler d'elfe de la nuit, elfe de maison, elfe-lutin, elfle sylvain, haut elfe... cependant, en dehors de quelques paragraphes et quelques illustrations, je n'ai pas la moindre idée de ce que serait un elfe en chair et en os. Je suppose que toi, tu dois tout savoir sur eux ^^

PSSS : Toi qui a vu beaucoup de choses, tu saurais comment sont nées les étoiles ? :)

vendredi 9 décembre 2011

- Lettre du Dragon à la Princesse 5 -








Ma chère princesse, je te prie de m'excuser pour mon silence prolongé ces derniers jours, comme tu l'as dit un Dragon est souvent très occupé. J'ai dû quitter un temps ton royaume pour partir en territoire elfe et de ce fait je ne pouvais plus trouver d'intermédiaire pour t'envoyer des messages et c'est pour cela aussi que, étant trop éloigné, tu ne pouvais atteindre mon adresse mentale. Cependant il semble que notre lien n'ai pas totalement disparu avec la distance. Tu pouvais donc entrer dans mes rêves chère princesse ? Voilà qui me trouble beaucoup. Il semble que ton esprit soit plus fort que je ne l'aurai cru, toutefois pour que tu ai pu faire cela, le mien à bien du implicitement t'en donner l'autorisation. Oh, tu sais chère princesse, les rêves d'un Dragon de plusieurs centaines d'années ne sont pas tous beau à voir. Certes il y a des paysages, des gens, des lieux magnifiques mais il y a aussi beaucoup de regrets, et beaucoup de choses que l'on n'a pu empêcher. Même un Dragon ne fait pas le poids face au grand déroulement du destin. 
Mais ne t'en fait pas il ne m'est rien arrivé de mal, les chasseurs de dragon se font rares de nos jours, ils savent qu'ils ont plus de chance de finir coincé entre mes molaires que de toucher une récompense pour ma tête.
Je suis heureux de t'entendre dire que tu vas mieux, que le monde t'extérieur te parait de plus en plus accessible, je sais que tu peux y arriver princesse, et je te fait la promesse d'être à tes cotés lorsque tu te décidera à sortir de ta tour. 
Alors comme ça, un prince charmant est venu te voir ? Pardonne-moi mais pour moi les humains en armure sur leurs chevaux se ressemblent tous. Qu'est ce qui en fait un prince charmant ? Tu le trouve donc risible ? Pourtant c'est le destin des princesses dans votre monde que d'épouser les princes charmants, de vivre heureux et d'avoir beaucoup d'enfants. Enfin c'est ce que j'ai lu la dernière fois que j'ai consulté une bibliothèque humaine. Et ton père le roi risque de ne pas être content si tu repousses tous les princes qui se présentent comme des malotrus. Sans aller jusqu'à des cours de langue^^ il faut faire bonne figure.
Oh princesse ne crois pas que tu ne me manques pas, je prends beaucoup de plaisir à converser avec toi que ce soit par lettre ou en pensée, et que des affaires importantes m'attirent loin de toi m'attriste vraiment. Mais au moins je me console en me disant que le prince charmant doit te distraire avec ces singeries et ces beaux discours. 
Je serai bientôt de retour dans ton royaume ne t'en fais pas, et cette fois-ci oui nous nous rencontrerons en vrai, mais pour cela, il faut d'abord que tu fasse le pas hors de ta tour. Tu as du temps pour te préparer ne t'inquiète pas, je volerai lentement ;) 

PS: Tu as un griffon particulièrement doué pour avoir réussi à me retrouver en territoire elfe sans s'être fait détecté par les sentinelles. J'espère qu'il rentrera sans encombre.

PSS: As-tu déjà vu un(e) elfe, ne serait-ce qu'à la cour de ton palais? 

PSSS: Haha, non les Dragons n'ont pas réglementé le ciel (hormis au dessus de leur territoire bien sur) n'importe quelle espèce à le droit de s'élever vers le ciel et de gouter à l'ivresse du vol, même vous les humains. J'en ai vu passer un une fois sur une grotesque machine volante, j'ai failli m'écraser au sol tellement j'étais tordu de rire...^^