dimanche 31 juillet 2011

- Vous est-il déjà arrivé de vous sentir grandir ? -







Vous est-il déjà arrivé de vous sentir grandir ?
De percevoir votre conscience s'ouvrir vers d'autres pans de vérité ?
Et cette douleur mêlée d'une lucidité que l'on ne peut plus repousser...
La connaissance est souffrance.
Plus l'on sait, plus l'on veut savoir, et moins l'on s'aime.
Ou peut-être pas.
Y a-t-il un âge pour grandir « bien », au fait ? Des conditions plus appropriées, sans nul doute.
Moi, ce soir, je me sens grandir.
Déclaration égoïste ?
Tant pis, ce soir, j'ai besoin d'écrire.
Et l'une de mes vérités réside ici : quand je suis mal, j'écris, quand je suis bien, j'écris.
Ceci me rassure.
Écriture échappatoire.
Écriture motrice.
Paradoxe et toute puissance d'un cercle à la fois fermé et ouvert...
J'aime ça.
Je me sens écriture. Mots.
J'ai besoin d'aligner les lettres pour aligner mes pensées et mes émotions.
Tellement de choses qui se bousculent.
Vous est-il déjà arrivé de vous sentir grandir ?
Je me sens grandir.
En bien, je l'espère et j'y travaille.

Je pense à lui.
A lui, le silence, à moi, les mots.
A lui, le vent, à moi, l'océan.
A lui, plus libre, à moi, plus enchaînée.
Deux êtres différents peuvent-ils construire un pont entre eux, solide, durable, vrai ?

Vous est-il déjà arrivé de vous sentir grandir ?
J'ai envie de grandir.
Ça fait mal, mais tant pis. Ça fait du bien, aussi.
Mais, comme tout territoire inconnu, notre « nous » grandi fait peur.
Est-il vraiment mieux que celui que nous sommes en ce moment ?
Un peu comme regarder un potentiel nouveau pull, alors que celui que l'on porte depuis longtemps semble nous convenir parfaitement et que l'on ne demande qu'à le garder...
Changer de peau.
Impossible.
Le passé nous poursuit.
Il faut se construire avec.
Il faut se construire avec...
Changer le mal en bien, le cauchemar en expérience ?
Difficile, ça. Et je ne mâche pas mes mots !
Oh non, je ne les mâche pas... Je mastique bien et j'avale le sens le plus lentement possible.
Alors, il faut quand même se décider à le prendre, ce nouveau pull... Mais en fait, après quelques observations, on peut avouer qu'il ressemble quand même un peu au précédent. La couleur ne diffère pas trop, la taille est plus adaptée, le tissu plus frais.
S'élancer vers un « nous » grandi...
J'essaie.
Mais le problème, c'est que le vieux pull, en l'enlevant, on se rend compte de tout ce qu'on a vécu dedans.
Et les effluves qui remontent ne sont pas toujours agréables.
Alors on est tenté de le renfiler pour que personne, encore moins nous, ne prenne véritablement conscience de tout ce que l'on s'était caché à l'intérieur.
Cependant, je suis en train de l'enlever, mon vieux pull...
Et c'est pour ça que, là, je me sens un peu nue.
Sensation étrange.
Entre une libération et un sentiment d'abandon.
Vite, vite, se passer quelque chose sur la peau !
Eh non... Ce serait trop facile, ma fille.
Un pull, ça met du temps à se faire. Il faut qu'il se pose à la bonne taille, aux proportions les plus à même de vous permettre de vivre vos mouvements confortablement, de se teinter de la couleur qui vous siéra le plus, et enfin, le problème réside dans le fait que ce pull, c'est vous qui le tissez à la force... de votre esprit.
Oui, oui, l'entourage aide et y apporte ses petits doigts attentionnés, mais le plus gros du travail, c'est à vous de le fournir.
Après la sensation de nudité, voilà qu'il faut s'investir d'un autre courage : continuer à se construire, voire à se reconstruire !

Je pense à lui.
A nous, qui essayons d'aimer.
Apprendre le langage des mots, le langage du corps, du coeur...
Le langage de l'âme.
Je pense à lui.
Un peu trop, un peu fort ?
Mais qui êtes-vous, qui suis-je pour juger l'amour ?
On aime, point.

Vous est-il déjà arrivé de vous sentir grandir ?
Moi, ce soir, oui.
Si la connaissance s'étend plus sur nos travers et nos faiblesses qui nous semblent tout à coup plus nombreuses, il ne faut pas oublier le reste.
Le reste...
Mon reste, je le vois sans croire qu'il m'appartient.
Est-ce bien moi qui tente de toujours finir sur une touche d'espoir ?
Est-ce bien moi qui me sacrifie sans hésitation pour les autres ?
Tout ceci n'est pas révolu, non.
Je vais continuer « mon reste » et simplement, équilibrer les dosages dans le tissage...
Il n'est pas encore fini, mon pull.
Mais ça avance.

Je pense à lui.
Je pense à nous.
Je pense à vous.
Je pense... à moi.

Et rien que de pouvoir avoir accès à de si réconfortantes pensées, je vous en formule une, vraie.

Merci.



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