mardi 3 mai 2011

- Une fille et un étalon sur une plaine -




Mon regard s'ouvre au seuil de la nuit.
La plaine s'est parée d'un silence lumineux, pétillant du chant des grillons qui berce mon berce mon coeur sur l'onde du crépuscule. Les lueurs vespérales s'éteignent peu à peu. Je respire. Le bruissement de l'herbe enchante mes sens et j'avance sur le flanc de la colline.
Tu es là.

Le regard légèrement bridé, ta robe d'un gris perle épouse les reflets bleutés du ciel nocturne. Tu te tiens fièrement devant moi, des mèches noires de ta crinière barrent ton front et passent sur tes yeux doux. La lune s'est posée dans ses voiles d'argent au-dessus de nous. Tu n'as pas peur, et tu fais plusieurs pas vers moi, le museau tendu.
J'hésite.
Dois-je te donner ma main ?

Tu traverses pas à pas la fine distance qui nous sépare. Je peux désormais sentir ton souffle sur moi, tes yeux ne me quittent pas. Les grillons poursuivent leur ode à la nuit et toi, tu m'envoûtes. Les oreilles dressées de curiosité, tu m'observes, j'hésites toujours.
Tremblante, j'ouvre ma paume et lève lentement la main dans ta direction.
Pourquoi toi, as-tu confiance, et pourquoi est-ce à moi de douter ?
Les rêves réalisés ont quelque chose de terrifiant.
Il faut, pour les vivre, s'abandonner.

Tu pousses ton museau dans ma main. Silence.

Regard de nuit.
Peau et robe bleutées sous la lune. 
Un souffle.
Un pont.


Une fille et un étalon sur une plaine.

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