jeudi 31 mars 2011

- Lettre au Prince Charmant 3 -








Cher Prince Charmant,

Voilà des mois que je t'attends !
Je n'ai pas eu de tes nouvelles depuis longtemps, dis, ton dragon ne t'aurait pas fait des cours de langue d'un peu trop près, rassure-moi ?
Il manquerait plus que ça, je t'avais enfin trouvé, ou enfin, on avait enfin répondu à mon appel, et c'est ton goût de la diplomatie qui aurait eu raison de toi...
Non, non, je ne veux pas y croire mon cher Prince Charmant, tu dois être simplement occupé en ce moment, alors j'espère que tout va bien pour toi et que tu t'en sors dans ton apprentissage de la gestion du Royaume de ton père le Roi.
Pour ce qui est de ta dernière lettre, j'ai été très touchée de tout ce que tu m'y a révélé, et je t'avoue que je ne sais pas pour quoi commencer.
Hum... Nos vies ne semblent pas nous convenir, il y manque toujours quelque chose, peut-être l'un chez l'autre, tu ne crois pas ? J'aimerais tant te voir en vrai, m'assurer que tu existes en chair et en os ! Enfin euh, pas que ça hein, la chair et les os c'est essentiel physiquement, mais dis à ton Dragon de bien te laisser tout en place !
Cela fait quelques semaines que je suis attaquée par un sentiment de solitude et de fatigue, le médecin de la Tour m'a rendu visite il y a peu et m'a prescrit des pillules à base d'extraits de tulipe et de pensées bleues, ça m'aide à dormir et à moins soupirer à ma fenêtre.
J'ai peint les murs de ma chambre, j'y ai représenté les étoiles, une prairie, un lion, des arbres où se cachent des cabanes et des fées dont parfois j'entends le rire. Oui, oui, je ne mens pas !
Et toi, comment est-ce chez toi ? De quel Royaume es-tu le Prince ?
Tu sais, je crois que nous avons le même secret.
Tu me manques, Prince Charmant.
Tu me manques même si je te ne connais pas encore, même si je ne sais pas encore vraiment à quoi tu ressembleras, mais tu me manques.
Suis-je ta lumière ?
C'est seulement toi qui peut me rendre ainsi, c'est dans tes yeux que je peux le devenir.
Comme tu peux le devenir dans les miens.
En tout cas, pour l'instant, je le voudrais bien !
Qu'importe l'époque mon cher Prince, le monde est fou et le restera, depuis que nous correspondons, je me suis infiltrée dans la bibliothèque (chut ne dit rien, ce sera notre deuxième secret !) et j'ai beaucoup lu. Je vois à quoi ressembles un Dragon désormais (certains les adorent, moi je les trouve euh... pas trop beaux, un peu gros et puis ils n'ont pas toujours le bon rôle, il faut le souligner...) et j'ai un peu appris la langue des Griffons, qui, finalement, si tu conjugues le parlé Lion et celui des Aigles, ça passe... Encore que, je ne suis pas très bonne linguiste, je préfères l'histoire.
Et pas celle des chevaliers !
Oui, si tu veux un autre secret (ça va en faire un paquet, mais je sais que tu sauras les garder précieusement, tous les Princes Charmants ont un coffre spécial !), je n'aime pas les récits chevaleresques, et tu sais pourquoi ?
Parce que rien n'arrive aux filles !
A part attendre leurs preux seigneurs et leur faire des enfants, elles ne servent à rien ! Ah si j'oubliais, leur tendre leur gage de reconnaissance éternelle (comment un mouchoir brodé peut représenter une chose pareille je te le demande !).
Oui, Prince Charmant, je rêve de te rencontrer, ce qui est conforme à mon rôle, mais je rêve aussi d'aventures, d'histoires à écrire par moi-même !
Et dans ses aventures, tu es à côté de moi, sans ta cape qui te dérange et avec quand même l'épée que tu aimes, et nous sommes qui nous voulons, Prince, Princesse, peu importe, nous sommes libres.
Je crois que c'est une de ces choses qui manquent aussi à nos vies, mon Prince.
Il me manque toi et la liberté.
Oh, les tests... Je teste tout le monde tu sais, la manière de parler, les mots choisis, les actions, les mimiques, les pensées et tous les non-dits qui, au final, offrent aux autres un mystère merveilleux.
Mais si ça peut te rassurer, pour l'instant, tu t'en sors plutôt bien. Plutôt, oui. Ne relâche pas ta garde pour autant, le test se fait sur la durée !
Comment ne pas t'idéaliser... Tu fais tout ce que je veux, tu t'insurges un peu de ta vie et de tes devoirs de Prince, cependant, en dehors de ceci, tu te plies à toutes mes exigences ! Alors comment ne puis-je pas t'idéaliser ? Chaque mot doux de ta part t'embellit et m'y pousse !
Quoi, je suis contradictoire ?
Bonne pioche, Prince Charmant.
Au moins, tu ne t'ennuieras pas, tes prises de tête auront toujours du sens... d'abord pour moi et peut-être, si tu parviens à me comprendre un jour, pour toi aussi.
Prétentieuse ?
Je ne me comprends parfois pas moi-même, je ne suis que spectatrice la plupart du temps, alors, je me permets de faire des constats, comme d'habitude, je suis honnête et je pose des panneaux de signalisation, histoire que l'on ne m'accuse pas d'avoir pris en traître !
Et puis, au-delà de tout cela...
Tu me plais.
Du peu que je devine, tu me plais.
Alors, continuons, promet-moi de venir vite, oh oui, prends l'étalon de ta meilleur écurie, et viens !

Oui, pour toi mon Prince, et pour tous ces autres à qui j'écris et qui sont mes amis, je ne me laisserai pas devenir un simple filet de rêves me faisant complètement oublier la réalité.
Mes faveurs, mon Prince, peuvent être à tout le monde, il faut simplement s'approcher et les cueillir.
J'aime les mots doux, oui, ils soignent. Tant qu'ils sont justes, ce sera d'autant plus bénéfiques.
Une liste ? Tu n'as qu'à me retrouver ! Cette liste n'existera qu'à travers toi, enfin, en grande partie. Rappelle-toi, ma lumière est dans tes yeux et la tienne dans les miens...

C'est beau quand tu brilles, Prince Charmant.
Je ne le vois pas avec mon regard, c'est mon coeur qui commence à le sentir, tu sais, ce coeur ouvert. A vif ou aux autres, selon le temps.

Me confier à toi... Je le fais. Je le fais à ma manière, à petite touche, une cascade d'aveux ne sert à rien, il faut se retenir et accepter de recevoir la fraîcheur au goutte à goutte ...

Non, non, tu m'aides déjà. Chaque pas après l'autre. Tu rejoindras bientôt ma marche, c'est ce qui compte.

Oh ...
Je l'ai fait hier soir.
J'ai une Marraine qui est une Aigle des Terres de l'Ouest, la sienne s'appelle Orion.
La tienne, est juste à côté de la Lune, elle scintille coup à coup comme un coeur qui bat, je respire à son rythme et mon sourire vient tout seul ...

Réponds-moi vite, Prince Charmant.
Et fais attention avec ces Dragons.
J'ai parlé à Vif-d'Or (mon Griffon, tu te rappelles ?), et il a dit qu'il ne te croquerait pas.

Voilà.

A bientôt,

Ta Princesse.





PS : Le minois métis ? Parfait !
Promesse... Tes parents ont un bon sens de l'humour ! Hihi...

PSS : Vif-d'Or voudrait savoir si tu connaitrais pas un des siens appelé le Piaf, il lui doit de l'argent, et si tu pouvais apporter des cookies au caramel, lorsque tu viendras, il adore ça.

PSSS : Je n'ai pas de couleur préférée.
J'en ai plusieurs :
Le violet, le bleu, le blanc, l'argent et le doré.
Enfin euh... apporte un arc-en-ciel, si tu trouves, il paraît qu'ils en vendent au Palais des Elfes célestes !

mardi 29 mars 2011

- Un Espoir ? -







Je n'ai pas de texte à poster.
Juste un aveu.
Un espoir.
J'ai reçu ce soir un mail des maisons d'éditions Gallimard qui, même si elle a rejeté mon manuscrit, m'en a fait un commentaire constructif et encourageant. Le manuscrit a été lu en entier (chose malheureusement rare dans ce monde d'édition...), certains points ont été appréciés, d'autres non et c'est sur ceux-là que se concentrera ma béta correction que j'ai commencée il y a peu, avec l'aide d'une amie, que je salue, Marie.

Voilà, l'aventure continue.

Et puis, aussi un autre aveu.

Je n'écris pas pour être publiée,
J'écris pour écrire.

;)

Votre Patoune.

- Primavera -









Primavera


Le Silence entrouvre ses lèvres,
Au parfum de la Naissance,
Où la Vie souveraine s'élance,
Dans un Ballet vert et de fièvre.

Nature range son manteau d'Hiver,
Enfin nue de toutes nos tristesses,
Autour de nous chante sa promesse,
Car toujours, elle habille la terre.

Fébrile attente récompensée,
Forêts et prairies éclosent,
Parsemées d'Etoiles vives qui osent,
Colorer notre Monde dispersé.

Courbe levée vers la lumière,
La Grande Horloge annonce la victoire,
De l’Éternité sur les Moires,
Le Printemps s'impose d'un Règne fier.




Petit Poème du jour sur une musique qui tourne en boucle en ce moment chez moi, écrit sous les contraintes données par une camarade de classe : des octosyllabes, des rimes embrassées et le thème du Printemps. ;)




- Sms -

- La vie t'invite et le vent t'invente - {Enfant Lune}

"Il y a un fantôme qui s'appelle solitude. Il hurle, froid et impalpable. Alors je me cache, sous une couverture de mots."

"On ne réécrit pas ce qui a été fait. On grandit."

"L'avantage quand on attend quelque chose, c'est que le temps se fait pierre. L'inconvénient quand on a ce que l'on attendait, c'est que le temps se fait vent..." {Petit Loup}

"L'autre n'est plus
A l'aube il s'est levé
Un sourire léger en lui
Refusant de me dire adieu
Il me dit que jamais nous ne serons séparés
Nous sommes désormais un
En moi aujourd'hui brille la force d'un passé et d'un présent réconciliés."

"Les promesses éternelles se dessinent sur des voies hors du temps. Il y a des promesses qui sauvent, que guérissent. Soyez attentifs à l'écoulement d'une rivière car son chemin la mène à l'océan. L'équilibre se trouve dans de toutes petites choses fort simples finalement. Ma promesse est d'écrire."

"Pourquoi le vent souffle ? Pour vous apporter mon baiser qui vous bordera pour la nuit Wink "

"La liberté et le danger s'entremêlent, il faut du vide pour battre des ailes, alors dans la peur et l'exaltation, envole-toi !"

"Peau de chagrin sur ton visage, l'attente de ton sort dans tes yeux, et la vie s'arrête en toi, parce qu'il te manque quelqu'un."

"Il n'y a pas de limites, juste des horizons."

"L'effluve de rêves qui se dépose en nous, caresses de pétales venant d'une fleur qui sans cesse s'éveille à nouveau. Attente et folie enrobées d'ambroisie, cercle d'une vie qui devient complète à travers les autres. Murmure lattant d'une promesse qui ne s'estompera jamais à l'usure. Toujours en avant vers la réalité."

"La beauté d'être heureux."

"Aux confins d'un appartement encerclé par la nuit, le garçon soupire sans grande conviction. Un verre d'eau sur la table basse pour seul objet de contemplation, il détourne le regard. Contre lui est couché sur son flanc, inerte et muette, son amante et sa confidente, une guitare. D'un mouvement tendre de la main il se met à en gratter les cordes, ouvrant son être aux résonances de l'instrument, entrer dans l'air que fait reculer le silence, écueil de pensées qu'il veut fuir. Musique. Qui sautille, pirouette à travers ses doigts. Le verre d'eau. Le liquide frémit. Est secoué d'un spasme qui se cale au rythme de ses notes, prend vie. La mélodie s'emballe. L'eau sort de son récipient, bulle animée.Ca y est, Ryan fait danser l'eau telle l'expression de l'alliance entre le son et son élément."

"Elan entre deux ombres armées qui éclaboussent l'air de lueurs et de sang, fiers guerriers des batailles oubliées, de l'enfant au vieillard, les cris percent les entrailles mal protégées, dans le gouffre du néant. Un rêve nécrotique où la vie s'efface face à la dure réalité des terres orphelines du ciel."



Voili voilou... Smile [ Oui oui je suis une folle qui envoie des sms comme ça... ]

- Poèmes en Jet ! -

Voici une série de mini poème, fait en cours... je me suis tapée un délire avec une copine, elle écrivait un thème d'un mot et j'écrivais à la suite sans avoir le droit de corriger, donc ce n'est que du jet.... Enjoy !


Musique :


Danse de notes
Élancés dans les oreilles du coeur
Pareilles aux reflets d'une vie tracée dans le vrai de l'être.


Couleur :

On ne peut définir
Les enfants du prisme de la lumière
Qui enchantent le monde et l'aident à exister.


Les 4 éléments :


Terre mère qui élève la sagesse
Air libre qui insuffle le voyage
Eau vive qui sonde toutes les facettes du monde
Feu d'or qui demeure au centre de la vie.


Souffle :

Caresse du vent
Qui soulève ta poitrine
Dans le silence de ton sommeil.


Carré :

Un monde clos
Aux quatre murs
Se mordant la queue par des angles droits.


GRrrr :


Grondement sourd
Dans la grotte humide
D'un lion qui se libère d'un cri.


Partir :


L'avenir en soi
N'éclate que dans un envol
Chacun part pour voir où il est.


Feutre :


Défi d'enfance
De ne pas dépasser
Les encadrements d'un monde coloré



Odeur :

Effluve fugace
Silencieuse comme le vent
Qui s'imprime sur les corps et les lieux.


Les Cieux :

Tapis des étendues
Dont les couleurs pâles et sombres
Annoncent les humeurs du temps.



Les yeux :

Fenêtre circulaire 
Ouverte sur l'âme
Entourée des lumières de l'éveil.


Le passé :


L'écueil de pensées
Qui réveille une part de nous
Nous constituant, nous ayant construit, inévitablement.


Le printemps :


Délivrance du monde
Qui déchire des manteaux de glace
Pour s'offrir au soleil et à la nudité.


La boussole :


Trait des espaces
Guidant sur le chemin
D'un destin pointé vers le nord.


Le temps :


Jamais qui n'avance
Au rythme voulu
Prince de l'impalpable horizon des époques.



- Ciel -




On me saupoudre d'or
Et l'on m'appelle Aurore.
On me saupoudre d'étoile sans bruit
Et l'on m'appelle Nuit.
On me saupoudre de rose et de soupir minuscules,
Et me voilà devenu Crépuscule.
Ô temps des voiles ailés,
Je suis un ciel libéré !



- Hommage à Pierre Bottero -

Il demeure mon auteur préféré. 
Préféré car Guide.
Préféré car dans le Vrai.
Préféré car dans le Beau.


Il est mort il y a maintenant plus d'un an, lors d'un accident de moto, à même pas 50 ans.


Je vous encourage à le lire, telles les Trilogies d'Ewilan, celle d'Ellana (Le Pacte des Marchombres), celle de L'Autre, Les Âmes Croisées, Le Chant du Troll ...


Un excellent écrivain dans la Fantasy Jeunesse.








Moi aussi j'y pense.

Et tout ce que tu offres.
Je me suis perdue en toi. J'ai pleuré, j'ai ri, j'ai vécu, là, en plusieurs heures, de toute une vie. Tu m'as tendue une main d'encre et de couleurs, un sourire de rêve et d'aventure, pour que j'apprenne à me trouver en te cherchant.
Pourquoi coulent-ils si facilement, tes mots ? Pourquoi est-ce que je sens ta surprise venir tout en me laissant surprendre par l'éclosion de ton histoire ? Pourquoi cette lumière là, à l'instant dans mes yeux, cette petite paix que je voudrais unique et que tu as pourtant offerte à beaucoup d'autres.
Tant de mots et de partage, sans te connaître.
Trop de choses qui s'entrechoquent, qui veulent sortir de moi, tout de suite, te dire ce que je pense, ce que je ressens.
Ce que je suis aujourd'hui.
Que tu saches que jamais je n'arrêterai.
Que le monde peut me mette en échec, moi, j'écrirais.
J'irais rêver.
J'irais dans ma bulle et j'observerais le monde en silence.
Lui et moi, on discute de temps en temps, je vais le chercher pour ne pas devenir véritablement un filet de rêves, et lui vient me voir pour continuer à m'enseigner d'être moi.
Je suis sur le bord, là, tu me vois ? 
Là où tous les mondes se touchent et se saluent poliment.
Encore une fois, tu as ouvert une porte et nous nous sommes engouffrés dans le tien, ton monde, ton pavillon.
Je voudrais pouvoir avoir une goutte de ta magie pour te rendre hommage.
Un furtif regard lumineux entre nous, invisible, imaginaire, vrai. Pour moi, et seulement pour moi. Les autres peuvent acquiescer, tout ça est offert, mais ce n'est qu'en moi, ce murmure. Tu l'entends ?
J'ai déjà ma musique.
Elle est faite d'une myriade d'étoiles de notes, d'un tapis de la nuit douce, d'un jour mordoré, elle danse, elle vit, elle est moi.
Je suis toujours à la frontière, tu m'as faite monter par tes mots, et je plane dans ce silence musical, dans ce paysage vivant, dans ce couloir des mondes, perchée à la hauteur des anges, et je souris.
Toutes les voies sont ouvertes.
Il n'y a qu'à tendre les bras.
Et son esprit.
Je me cherches.
Et c'est toi, et tous ces autres qui marchent à mes côtés dans le monde réel, qui m'ont trouvée.
Je ne veux pas simplement écrire.
Je veux être écriture.
Je ne veux pas de la reconnaissance.
Je veux simplement être bien en étant moi.
Toujours répéter d'avancer, toujours se dire qu'il faut courir après le soleil, mais alors, n'est-ce pas là ton message ?
Allez, venez, montez vers moi.
Je vous ouvrirai les clefs de l'Imaginaire.
Pas parce que j'écris.
Parce que, ensemble, nous allons voyager.
Apportez avec vous vos rêves et moi les miens, et là, vous comprendrez tout.
Lui, et tous ces autres, partis, envolés, et tous ceux qui restent, dans le même combat que nous, dans l'écriture, se rejoignent en un même point.
Vivre.
Des mots.
Dans le souvenir ou dans le devenir.
Quelle importance ?
Nous écrivons.
Allez, montez vers moi.
Ils ont laissé toutes les portes ouvertes.
Et il ne tient qu'à nous, 
De rêver à leur suite.





A toi toute ma plus profonde reconnaissance et tous mes sourires baignés de larmes qui coulent sur mon coeur,
Pierre.
J'adore ton chant... Un Troll n'aurait pas fait mieux.



Patoune.

- Ancestral Voices -



Poème qui date du 27 novembre 2010, en jet.


Ancestral Voices.

Blanc monde,
Flocon danse,
Neige silence,
Hiver onde,

Appel d'air,
Froid du temps,
Combat avec le printemps,
Souffle qui libère.

Mots qui s'élancent,
Poème déroulé,
En prose colorée,
Phrases qui s'avancent.

Les choses s'étoffent,
Juste l'envie de dire,
Que le sens veut applaudir,
Une pensée qui s'offre.

Ce n'est rien.
Juste des mots comme ça.
Ce n'est rien du tout.
Juste écrire comme ça.
Ce n'est absolument rien.
Juste passer le temps, comme ça.

- La Furieuse Envie d'Etre -

Il y a des soirs comme ça, où tout nous écrase, où notre propre faiblesse nous est insupportable. Les mots, ont quelque chose de magique. S'épurer soi-même en écrivant, se donner un élan qui n'existe nulle part ailleurs que dans ce que vous écrivez au moment présent. Il nous arrive tant de fois de tomber et de croire que nous n'aurons jamais la force de relever les yeux vers le ciel, que... Que je me dis que tous ces mots ne sont pas perdus. Ils donnent de la force, de l'espérance, et cette rage de vaincre qui est possible, en chacun de nous !

So, Enjoy ...







La furieuse envie d'être.
De se détacher de ses liens du monde pour plus en dépendre, être par soi-même.
Exister. Assumer d'être.
Ce que l'on a été, ce que l'on est, ce que l'on sera.
Toujours aimer ce que l'on voudrait être, ce que l'on voudra être.
Se tendre comme une ligne droite dans l'univers, un tracé non rectiligne mais qui va de l'avant. La ligne courbée de vie.
Trouver cette impulsion, cet élan, cet équilibre.
Tant de rêves qui deviennent les gouffres des regrets, tant de pensées tombées dans le doute, tant de choses encore qui bouent en nous et qui finissent par nous fixer au fond des océans.
Comment prouver ? Comment se prouver que l'on existe ?
Chercher chez l'autre ? Chercher chez soi ?
Chercher chez l'autre et se comprendre soi. Se comprendre soi et se tenir près de l'autre.
D'où me vient cette rage de rabâcher la même envie de vivre, cette rage qui me prend par les tripes et qui ne me laisse de répis que lorsque je l'ai couchée sur le papier. Non, que lorsqu'elle est debout dans mes mots, fière, brandissant sa passion et se moquant des regards lassés ou incompréhensifs.
Oui, cette rage, elle m'anime, c'est une flamme qui réchauffe, exalte, me pousse en elle.
Ma flamme.
J'ai envie de réussir.
Je veux réussir.
Je veux lever le poing, je veux gratter la terre, virevolter, m'oublier, couler sur la vague, ma vague.
Il faut sauter dans le tourbillon, dans ce rythme de tambour et de violons qui m'encercle, tournoie dans mon coeur et sa joie, mes pieds décollent et mes cheveux tracent des alcôves de lumières colorées.
Je veux vivre.
Peu importe le chemin, les sacrifices et les larmes.
Avoir la force de se lever du banc où s'assoient les médiocres et les impensants, les insensibles et les sans saveur.
Je veux de la folie, de la surprise, de l'intensité, des offrandes de vérité.
Il faut sortir de ce monde gris, de ce monde réglé comme une horloge qui sonnera bientôt sa dernière heure, il faut en sortir, il faut en sortir !
Mais par où...
Transmettre ?
Aimer ?
Créer ?
L'homme est une cage de pulsions. L'homme est un monstre d'illusions.
J'en appelle aux anges et aux consciences, à la liberté et la sensation de vivre, de venir me visiter, de venir me tirer de ce tiroir sans fond, sans goût, sans ouverture.
Je ne sais pas ce que je suis.
Ou peut-être pas assez.
Je m'en fous, je veux continuer, le présent ne s'attrape pas, il se révèle.
Le passé se déroule et s'analyse mais ne se refait pas. Tant pis, il est moi et je suis lui. Un peu.
Le futur se gagne. Il a un prix. Il suffit de trouver l'entente des rêves et des réalités.
Tant de rêves qui deviennent les gouffres des regrets, tant de pensées tombées dans le doute, tant de choses encore qui bouent en nous et qui finissent par nous fixer au fond des océans.
Plus maintenant.
Je veux de la folie, de la surprise, de l'intensité, des offrandes de vérité.
Il faut sortir de ce monde gris, de ce monde réglé comme une horloge qui sonnera bientôt sa dernière heure, il faut en sortir, il faut en sortir !
La furieuse envie d'être.
De se détacher de ses liens du monde pour plus en dépendre, être par soi-même.
Exister. Assumer d'être.
Ce que l'on a été, ce que l'on est, ce que l'on sera.

- Entre Lion et Loup -

Je me suis écouté en boucle ce morceau trouvé avec un ami, et j'ai laissé couler les mots, sans chercher à comprendre d'où l'idée me venait, juste me vider de ce que la musique a fait germer en moi à ce moment-là. Le texte date un peu, du 7 décembre 2010 (d'après mon post sur le Forum d'écriture sur lequel je suis inscrite depuis un an :D).


Voici donc la musique en question :







J'enrage.
Elle m'a quittée.
Parce que je lui fait peur.
Parce que je me fais peur.
Haine.
Haine qui ne vient pas seulement lorsque la Lune est là. 
Envie de sang, de cris, de faire mal plus que de faire peur.
Je serre mes poings blanchis sous la tension, mes yeux se plissent, mes pupilles commencent déjà à se dilater... Les odeurs s'emparent de moi, le monde devient odorat et vision en noir et blanc. Je me sens grandir. Je me sens le devenir.
Une bête.
Monstre de poil gris et de crocs assoiffés d'une rage qui dépasse tout entendement.
Je me laisse faire pour une fois, ne combat pas cet instinct vissé en moi.
J'irais bientôt chanter à la Lune mes exploits de mort.
Elle m'a quittée.
La tuer.
Un grondement sourd émane de ma poitrine.
Je souris.
Sourire déformé par mes dents soudain longues et pointues.
C'est presque fait.
Et eux, autour de moi, se mettent à hurler et à se jeter au fond de la salle. Même pas de véritable réflexe de fuir, ces imbéciles. La porte n'est pourtant pas verrouillée. Classe de cons. Je me lève pour me retourner.
Je me suis retourné.
Elle me regarde.
Pas celle qui m'a quittée ce matin en me soufflant quatre mots ridicules : j'ai peur de toi. 
Non, c'est une autre fille.
Elle est plutôt ronde, de la viande bien fraîche.
Une chevelure roux foncé.
Des yeux pas très droits.
Et pourtant son image m'arrête dans mon mouvement.
Trop longtemps j'ai voulu rester humain. Mais ils n'en valent pas la peine. Ils vous trahissent, ne vous comprennent pas, et finissent par vous rejeter comme si vous étiez un animal dangereux.
Je suis dangereux. 
Mes poils blanchissent, la lumière de la salle sublime ma parfaite musculature canine dressée sur ses pattes arrières, je ne bave pas encore mais toutes ces odeurs sont plus qu'alléchantes...
Elle me regarde.
Regard sûr. Regard qui me comprend. Regard qui lit en moi.
Serait-elle aussi une... bête ?
Elle s'avance jusqu'à moi alors que d'autres derrière elle lui crient de ne pas le faire.
Elle est devant moi et pose une main sur mon poitrail velu, là où se trouve mon coeur, là où il devrait y en avoir un.
Soudain, des mots résonnent moi, sans qu'elle n'ait ouvert la bouche.
"Respire."
Je respire.
"Respire encore."
Je respire encore.
"Ecoute moi."
Je l'écoute.
"Je veux que tu entres à nouveau dans une peau humaine."
Je grogne.
"Qui es-tu pour me l'ordonner ?"
Ma réponse a fusé vers elle. Ma voix est magnifiquement impérieuse.
"Quelqu'un de plus puissant que toi."
J'aboie un rictus méprisant.
"Tu n'es rien du tout. Ecartes toi de mon chemin si tu ne veux pas finir comme les autres."
"Non. Je ne m'écarterais pas."
"Sale petite..."
"Je suis une sale petite humaine qui peut t'arrêter d'un regard, aussi grand et poilu que tu sois. Tu ne m'impressionnes pas. Toi et moi, on est pareils."
Avant que je ne puisse esquisser un geste pour la faire reculer, elle m'emprisonne une fois de plus dans les filets de ses yeux.
Elle lève sa main vers moi, sans brusquerie ni signe d'agressivité envers moi.
Sa main ?
C'est une patte féline qu'elle me présente. Une patte aussi puissante que la mienne, armée de griffes saillantes, et d'une robe aussi claire que celle qui recouvre tout mon corps.
Féline et non canine comme moi.
"Tu es un Loup Blanc. Moi, un Lion Blanc."
"Si tu crois que tu..."
"Les Loups Blancs apparaissent toutes les milles Lunes. Soit à l'arrivée d'une Lune Dorée. Ils sont désignés pour être les meneurs des Meutes de tous les autres Loups. Ils sont les seuls à pouvoir maîtriser leur métamorphose. Et à faire en sorte ou non de maintenir un équilibre entre les races."
"Et les Lions Blancs ?"
"J'apparaît à chaque Soleil Lunaire, un soleil blanc comme la Lune. Je suis la dernière de ma lignée. Je veille sur ceux de mon espèce et combat mes ennemis jusqu'au dernier."
"Qui sont tes ennemis ?"
"Les Loups."
J'hurle et sors les griffes, elle n'a pas réagi d'un poil.
"Tu es venu me tuer !"
"Non."
"Alors qu'est-ce que tu attends avec ton baratin ! Viens, bats toi, je vais te faire sentir ce que le mot douleur veut dire !"
"Non, je ne me battrais pas avec toi. Ni avec aucun autre Loup."
La curiosité prend le dessus. Merde, pourquoi a-t-elle un tel pouvoir sur moi rien qu'avec des mots ! Des mots qu'elle me donne et qui font partir ma rage, malgré moi... Rends-moi ma rage, sorcière !
"Cette guerre ancestrale n'a aucun sens. Nous nous sommes déchirés sur tous les territoires, avons bâtis un mur de haine entre nous et aujourd'hui regarde, il ne reste plus que nous deux."
Un silence.
Je réalise que je suis Loup, dressé sur ses pattes arrière, prêt à tuer quelques minutes plus tôt, les élèves sont toujours recroquevillés contre le mur du fond à pleurer ou gémir, et elle, me regarde, m'envoûte, elle avec sa patte de lion et son coeur humain que j'entends battre à travers sa peau.
Il bat doucement.
Elle n'a pas peur de moi.
"Qu'est-ce que tu veux..."
"Te faire un cadeau pour que la paix un jour soit possible."
"Qu'est-ce qui me prouve que tu ne te fous pas de moi ? Pourquoi devrais-je te..."
Sa patte de lion s'est posée à nouveau sur mon poitrail. Fourrure contre ses coussinets endurcis par le temps et les épreuves.
Je me noie dans ses yeux.
La haine disparaît. Volatilisée. 
Je suis calme.
Sa patte redevient main et avec elle mon corps redevient humain.
Jamais je n'ai pu redevenir humain avant d'avoir assouvi ma soif de sang.
Et me voilà redevenu lui, cet adolescent moitié homme moitié loup, nu et qui s'en contrefiche. Mes yeux turquoises brillent entre mes mèches brunes, je suis grand et puissamment bâti, un corps d'athlète.
"A travers moi, tu deviendras le vrai Loup Blanc. Capable de maîtriser ce qu'il est, pour l'être pleinement. A travers moi, tu retrouveras la mémoire des Premiers Âges. A travers moi, tu te trouveras et tu me retrouveras. A travers nous, nous réinstaurerons l'équilibre."
"Je ne veux rien de toi."
"Je sais."
"Alors pourquoi ?"
"Parce que bientôt tu comprendras. Parce que bientôt tu accepteras le fait que ta vie pour l'instant n'est que l'ébauche d'un cauchemar éveillé, que des êtres comme nous ne peuvent vivre dans ce monde, et s'ils y parviennent, c'est seuls. Parce que tu vas bientôt comprendre que nous sommes liés depuis cette Aube et ce Crépuscule qui nous ont mariés. Soleil et Lune. Lumière et Ombre. Jour et Nuit. Parce que bientôt, tu t'avoueras que tu m'aimes. Parce que... je t'attends. Je t'attends depuis que je suis ici. Je t'attends depuis toutes les éternités. Parce que je suis la source des Mots et tu es la source des Silences. Parce que je n'a pas peur de toi. Je n'aurais jamais peur avec toi."
Un vertige monstrueux m'assaille. J'ai envie de tomber en arrière, fermer les yeux pour les réouvrir et me dire que ce n'était qu'un rêve d'espoir chuchoté par une part lumineuse de moi étouffée jusqu'ici.
Le monde n'existe plus.
L'autre n'existe plus, celle qui m'a quittée là, je n'y pense plus.
Je ne pense qu'à elle.
Je ne suis...
Qu'un homme. Qu'un loup.
Perdus.
"Respire."
Je respire.
"Respire encore."
Je respire encore.
"Ne dis rien."
Je ne dis rien.
"Suis-moi."
Je la suis.
Comme depuis toujours.