samedi 5 mars 2011

- Figuralisme musical ? -

Peut-il y avoir un pont entre les mots, les images et la musique ? L'art est une palette, un prisme et toutes les couleurs qui en découlent ne pourraient en faire qu'une... J'aime allier toutes ces choses, essayer de les maîtriser, trouver quelque chose d'un peu nouveau. Les mots offrent les images et la musique les fait bouger dans notre esprit pour qu'un véritable "film" s'opère en nous... C'est ça, rêver. Non ? :)








"Un bond. Magistral.

Je suis au bord de l'univers. La nuit enveloppe le monde, le caresse, le courtise, l'apaise.
J'avance pas à pas, à l'écoute du scintillement des étoiles qui vivent dans mon regard aussi noir qu'un abîme, seule.
Une, deux, trois, elles se penchent sur moi, me parlent, me guident.
Lumières dans l'obscurité.
Je suis lion. Lion blanc au milieu d'une steppe rase. J'avance encore, crinière blanche, courbes royales grisonnant jusqu'à ce que mes pattes deviennent noires comme la suie.
Sauf ma patte droite.
Immaculée.
Blanche.
Un nom qui résonne.
Les ombres dansent sur la ligne de l'horizon, mais je suis ici pour les voir se diluer dans le jour.
Arrivée sous un arbre solitaire, je m'arrête un instant.

Une légère brise souffle entre mes moustaches, je suis à l'aube des temps.
Infini cercle d'ombre et de lumière, d'aube et de crépuscule, la vie s'écoule, libre.
Libre en nous, dans le coeur de l'arbre, dans le scintillement des étoiles, partout.
Je me remets en marche.
Je sens le soleil. Même encore invisible, il m'appelle.
Je m'élance.
Pattes noires. Patte Blanche.
L'herbe se met à monter, me chatouille, je souris, continue ma route vers l'horizon.
De plus en plus vite.
Courir.
Le bleu de la nuit fait place à l'or du jour.
La ligne se brouille délicieusement
Soleil, je t'entends...
Explosion de couleurs
Course dans le vent.
Vie.
Je cours après le soleil alors que les étoiles n'ont pas encore quitté le ciel.
Instant de plénitude.
Lion sur l'horizon.
Murmure de la Nature.
Soupirs d'étoiles.
Je marche lentement à présent. Fière et sereine.
Le jour est né."









"Je marche lentement sur la plaine. Une brise du matin caresse le galbe de mes joues et murmure dans mes oreilles, doucement, le temps ralenti.
Le bleu du ciel se boutonne de quelques nuages, qui sous le regard de mon imagination prennent toutes sortes de formes familières.
Je marche pas à pas, respire le parfum des fleurs, mon cœur bat au rythme de la terre, apaisé.
Partout autour de moi, les couleurs et la vie s'enlacent, vert et bleu, vent et bruits de la plaine, des papillons colorés s'envolent vers les hauteurs, libres.
J'avance. Calme, ouvert au chant du monde, lorsqu'une ombre se glisse à mes côtés.
Une fourrure blanche saturée de soleil.
Un regard sage, qui voit au plus profond de moi.
Lion.
Nous n'arrêtons pas de nous regarder et de marcher, au même rythme, cœur contre cœur. Il a laissé se perdre une de mes mains dans sa crinière, si douce, si belle.
Paix qui vit en nous.
Puis, je le sens au fond de moi, il m'appelle à grimper sur son dos, alors que nous atteignons le sommet d'une haute colline.
Vert soyeux qui s'étend devant nous. Soleil souverain qui trône dans le ciel.
Sur ses épaules, je me sens encore plus vivant. Respirant d'un même battement avec le monde qui m'entoure.
A chacun de ses mouvements, je sens ses muscles sous sa fourrure, ressens les vibrations de son être, la lumière que sa blancheur capture se reflète sur moi.
Je m'accroche aux courbes félines de sa démarche sûre, apprécie la douceur de ses poils, écoute sa respiration, sourit.
Il marche et je marche avec lui.
Je suis avec lui. Entièrement. 
Il s'élance soudain sur le flanc de la colline, s'offre au vent, au regard du ciel, à la force de la terre.
Je cours avec lui, sur lui, en lui.
Lève les bras vers le ciel, libre.
Elan de vie.
Instant magique.
Course en un seul être.
Course entre le vert et le bleu. Seulement une poignée d'instants.
Derrière les collines s'ouvre la mer. Arrive jusqu'à nous la valse enivrante de l'écume, le goût du sel et la ligne d'un horizon infini.
Paix.
Qui danse en moi au rythme des vagues, à celui du cœur du lion, au rythme du monde.
Lion reste un long moment immobile face à l'océan, à en humer les parfums, s'imprégner des derniers bancs de terre et me laisser descendre.
Je suis tout décoiffé de fraîcheur, en moi brille les couleurs et les souvenirs. Je suis bien.
Tout simplement.
Sans penser.
Juste ressentir.
Et aller vivre."


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